A Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche français, les pêcheurs sont inquiets pour leur activité. Dans un courrier en date du 19 mars, envoyé à la ministre de la Mer, Annick Girardin, et signés par des élus locaux, ils regrettent que « seulement 23 licences aient été attribuées menaçant directement l’activité des 850 marins des Hauts-de-France et les 5 000 emplois du port. »

Suite à l’accord Brexit de décembre 2020, les pêcheurs européens ont toujours accès à la zone exclusive (ZEE) britannique située entre 12 et 200 milles des côtes anglaises. Des autorisations sont nécessaires pour accéder aux eaux territoriales britanniques (entre 6 et 12 milles). De leur côté, les Britanniques peuvent pêcher dans la ZEE européenne.

Mais la délivrance des autorisations et licences a pris beaucoup de retard. A Boulogne, ce sont près de 60 bateaux encore en attente.

Conséquences pour la ressource et les entreprises de pêche

Ce retard a entrainé des conséquences non négligeables avec une pression sur la ressource puisque tous les navires européens qui travaillaient dans les 6-12 milles se sont reportés dans les eaux communautaires. Trois quarts de la flottille communautaire évoluent désormais dans les eaux françaises de la Manche.

« Les acteurs de la filière, dans l’impossibilité d’exercer leur activité, doivent connaître les causes d’un tel retard et l’origine du blocage ». Ils demandent des mesures de compensation aux pertes de revenus. Et ces compensations n’empêcheront pas la fermeture d’un certain nombre d’entreprises de pêche.

La CFTC suit l’évolution de la délivrance des autorisations et intervient régulièrement auprès de la Direction des pêches et de l’aquaculture. Elle se fait aussi entendre par l’intermédiaire de la section pêche du syndicat européen ETF (European transport workers’ federation).