« Préparer la protection sociale de demain », tel était le titre du premier campus des branches professionnelles des 1er et 2 juillet à Avignon.
AG2R La Mondiale, Agrica, Apgis, Apicil, Klésia, Malakoff Humanis et l’Union Ocirp, en partenariat et avec le soutien du CTIP (Centre technique des Institutions de prévoyance) sont à l’origine du Campus des branches professionnelles. La première édition s’est déroulée le 1er et 2 juillet 2021 à Avignon. Elle a réuni partenaires sociaux, négociateurs de branches, responsables des groupes de protection sociale et des mutuelles, décideurs publics et privés, et des universitaires.
Pour la CFTC-AGRI, Marilène Gomes (juriste à la Fédération CFTC Agri) et Didier Moguelet (conseiller fédéral) ont fait le déplacement. Ils ont notamment retrouvé sur place Ysoline Lacointe d’Agrica, partenaire de la Fédération.
Le programme de ces deux journées d’information a été très dense et varié : la relance du dialogue social, la Covid-19 et la cohésion sociale, les branches professionnelles et les institutions de prévoyance face à la crise sanitaire, l’épargne retraite et salariale, la QVT et la RSE, et les enjeux liés au vieillissement démographique.
Marilène Gomes et Didier Moguelet de la CFTC-AGRI
La gouvernance paritaire efficace
Les échanges ont confirmé que la branche est un espace de solidarité et d’expression collective. Son rôle a été plus qu’indispensable pendant la crise de la Covid-19. Les Institutions de prévoyance, elles aussi, ont répondu présent face à cette crise. Elles continuent aujourd’hui à soutenir les entreprises et les salariés.
Dominique Bertrand (CFTC) dans son discours, en sa qualité de vice-président du CTIP, a souligné la réussite de leur mobilisation. Celle-ci est étroitement liée au dialogue social, d’une part, et au lien fort noué avec les branches, d’autre part. Il a également mis en avant l’efficacité de leur gouvernance paritaire. Cette crise historique a révélé à tous que le dialogue social permet de trouver des solutions efficaces et rapides. Accord de branche, dialogue social, gestion prudente au bénéfice des cotisants représentent selon lui le triptyque gagnant pour une protection sociale de qualité.
Dominique Bertrand a aussi pointé que cette crise impactera les institutions de prévoyance. Les conséquences économiques sont d’ores et déjà prévisibles avec des cotisations moindres et une charge plus élevée pour financer la portabilité des droits des chômeurs. Plusieurs centaines de millions d’euros sont en jeu dès 2021 et en 2022. Des sommes conséquentes auxquelles pourrait s’ajouter la taxe Covid si le gouvernement continue à refuser d’en exonérer les contrats collectifs. Cette taxe a représenté, en 2020, pour les IP, 246 millions d’euros environ l’équivalent du résultat déficitaire.
Le dialogue social au coeur des solutions
Pour Dominique Bertrand, la branche est un excellent niveau pour négocier et donner le cadre à une protection sociale efficace. Sa traduction dans le contrat collectif est la meilleure solution pour protéger entreprise et salarié. C’est encore plus vrai lorsque ce contrat collectif, issu du dialogue de branche, est géré par une institution de prévoyance. Car les partenaires sociaux, gestionnaires de ces régimes, sont très attentifs à ce que la gestion soit dans l’intérêt des cotisants.