Etude CFTC : la vente directe modifie les emplois agricoles
Dans le cadre de Provea, la CFTC-AGRI a fait réaliser une étude sur les circuits courts et leur impact sur l’emploi et la formation des salariés.
Comment le développement des circuits courts influe sur l’emploi dans les exploitations agricoles ? Les besoins en formation s’en trouvent-ils modifiés ? Et comment prendre en compte cette évolution dans les échanges avec les partenaires sociaux agricoles ? C’est pour répondre à toutes ces questions que la CFTC-AGRI a engagé une réflexion sur les circuits courts et leur impact sur l’emploi agricole. Menée à la fois en interne et avec l’aide de la société Datagri, l’étude éclaire sur les circuits courts qui, s’ils se sont révélés pendant la crise du Covid-19, sont déjà bien installés.
Activité génératrice d’emploi
Ainsi, la quasi-totalité des exploitants interrogés ont une activité de transformation et de vente directe depuis plus de 10 ans. Et s’accordent à dire que cette activité est génératrice d’emploi. L’ensemble des exploitants emploie au moins un salarié pour gérer la vente voire la transformation des produits agricoles. 33% des salariés interrogé travaillait déjà sur l’exploitation. Il s’agit donc d’une évolution de poste. 67 % des répondants ont donc été recrutés spécifiquement pour ce poste. Les recrutements se réalisent principalement par le bouche-à-oreille. Les candidats recrutés sont plus jeunes que la moyenne d’âge agricole et ne viennent pas forcément du monde agricole (51 %). Ils bénéficient, en majorité, d’un contrat à durée indéterminée et travaillent à temps plein. A court terme, un tiers des répondants ont des projets de recrutement.
Besoin de formation
37 % des exploitants interrogés encouragent leurs salariés à suivre des formations. Les salariés demandent à monter en compétence sur les techniques commerciales (30 %). Viennent ensuite les besoins en techniques de transformation (28 %), la réglementation d’hygiène et sanitaire (21 %) et la communication (19 %).
L’étude révèle bien que la vente directe engendre des changements significatifs dans la vie des exploitations agricoles : besoin de compétences nouvelles et spécifiques, entrée de salariés extérieurs au monde agricole, multidisciplinarité des salariés. La CFTC-AGRI continuera donc de mettre en avant les outils de recrutement comme la bourse à l’emploi de l’Anefa auprès d’un large public. Dans ses échanges avec les partenaires sociaux, elle insistera pour que la formation des salariés agricoles s’intensifie. Pour elle, les sessions doivent porter autant sur les techniques de production, de transformation, commerciales… que sur une meilleure connaissance du monde agricole notamment pour les salariés nouveaux venus dans la filière.
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